Santé mentale au Maroc : Un enjeu de société

Par Dr Nadia Mouchtaq (présentation inspirée de ses engagements et prises de parole)

La santé mentale est un pilier essentiel de la santé globale. Pourtant, au Maroc comme dans de nombreux pays en développement, elle demeure encore largement stigmatisée et sous-investie. Depuis plusieurs années, les professionnels du secteur, les associations et les familles militent pour une meilleure reconnaissance de la souffrance psychique et une prise en charge plus humaine et intégrée. Parmi eux, le Dr Nadia Mouchtaq, psychiatre et présidente de l’Association AFAK pour la Santé Mentale, est une voix engagée dans ce combat.

🌍 Une approche communautaire et humaniste

Le Maroc a entamé un tournant important avec la création de centres médico-psycho-sociaux, qui adoptent une approche innovante et centrée sur l’humain. Ces centres visent à décloisonner la psychiatrie, à intégrer les familles dans les parcours de soin, et à rendre les soins accessibles, non plus uniquement à l’hôpital, mais au cœur de la communauté.

Selon le Dr Mouchtaq :

« Il ne s’agit pas seulement de traiter des symptômes, mais de redonner du sens à la vie des personnes concernées, en les aidant à se réinsérer, à retrouver des liens, une dignité. »

👨‍👩‍👧‍👦 L’implication des familles, un levier fondamental

Dans la culture marocaine, la famille occupe une place centrale. Or, elle est souvent démunie face aux troubles psychiques. Une partie importante du travail de sensibilisation mené par les associations consiste à accompagner les familles, à leur proposer des espaces de parole, de formation et de soutien. La psychoéducation est au cœur de ce dispositif.

« Une famille informée et soutenue devient un véritable partenaire thérapeutique. »

🎓 Former et sensibiliser pour changer les mentalités

Malgré les efforts déployés, les préjugés persistent : la santé mentale reste taboue, et beaucoup associent encore la maladie psychique à une faiblesse ou à une possession. D’où l’importance des campagnes de sensibilisation dans les écoles, les médias, les quartiers, et aussi la formation continue des professionnels : enseignants, médecins généralistes, travailleurs sociaux…

L’Association Afak, par exemple, a formé plus de 3000 personnes en quelques années dans le cadre de ses programmes de réhabilitation psychosociale et de psychothérapie relationnelle.

🧳 Droit au répit : penser aussi aux proches

Enfin, un aspect souvent oublié, mais fondamental, est le besoin de répit pour les aidants familiaux. Le programme « Vacances pour tous », porté en collaboration avec des partenaires sociaux, permet aux personnes concernées et à leurs proches de bénéficier d’un accompagnement pour partir en vacances dans un cadre adapté et bienveillant.

💬 Conclusion

La santé mentale est un droit fondamental. Sa prise en charge ne peut plus être un luxe ni une option. Grâce à des initiatives comme celles portées par le Dr Nadia Mouchtaq, le Maroc s’ouvre progressivement à une vision plus inclusive, humaine et moderne de la psychiatrie et du bien-être psychologique. Le chemin est encore long, mais l’engagement est là — et l’espoir aussi.